L’aurore a blanchi la feuille délaissée,
Et la brindille cassé la ligne du jardin.
La mousse s’est échappée du chemin escarpé,
Et trouvé refuge aux marches d’escalier.
Le pot en grès a jauni.
Tapis blanc, vert ou brun.
La nature se joue des uns.
Les courbes s’épurent.
Les bords s’écaillent, se taillent.
Les marques du temps s’impriment.
Et pour les autres, la dissymétrie,
Se change en modestie.
Le pot en grès s’est décrépi.
Ici la main de l’Homme a façonné la pierre,
Et fait de ce rond pieux un nid à caresses.
La tendresse des yeux qui voient les choses vieillir,
Patine de beauté tous ces bouts défraîchis.
Le pot en grès a mûri.
L’impermanence est permanente.
Le visage est ridé.
Et le wabi-sabi offre à l’œil guéri,
La beauté simple des choses imparfaites.
Le pot en grès s’est affranchi.
Plénitude du temps.
Zen des choses.
Essentiel.
Elisabeth Freund-Cazaubon
Anne Marie
9 Déc 2020Très beau ! La lecture de ce poème révèle la totale presence…